Quand un avion tombe…

quand un avion tombe

Quand un avion tombe, Je ne souhaite pas en parler avec des journalistes. Je ne désire pas faire état de mes peurs, mes doutes, ma peine dans un torchon racoleur. Si j’ai une théorie, ça n’est pas en message privé sur ma page que j’ai envie d’en parler, et je ne me confirai pas non plus en réponse à vos questions via le formulaire de contact de ce blog.

Quand un avion tombe, je pense immédiatement à mes collègues, à ma soeur qui fait le même métier. Nous sommes, toutes compagnies confondues, liés par une sorte de fraternité mondiale, nous ressentons une profonde empathie les uns envers les autres, et quand un avion tombe, c’est toute la famille des navigants qui est touchée, qui pleure, qui ne comprend pas, qui s’insurge, qui reste prostrée.

Quand un avion tombe en fait, je n’ai envie d’évoquer ce sujet qu’avec eux. Je ne tiens pas à ce qu’on vienne m’en parler, surtout si c’est juste pour faire du sensationnalisme. Allez donc tenter de savoir ce que ressentent les familles des passagers ça sera encore plus croustillant! Et oui, quand un avion tombe, c’est incroyable et inattendu, ça fait vendre des magazines avec la photo des occupants de l’avion en couverture – et s’il y avait des enfants c’est encore mieux –  ça excite, ça fait envisager d’autres options pour les prochaines vacances.

Mais en fait, quand un avion tombe, c’est surtout une blessure de plus dans mon coeur de navigante, la perte d’un soupçon d’innocence, et l’incrédulité la plus totale. Alors oui, lorsqu’ un avion tombe, ne soyez pas surpris si je ne m’exprime pas en public. Je le fais, je m’interroge, je débat, je questionne, je souffre, mais pas en public. Je réserve tout ceci à ma famille volante, mes frères et soeurs d’uniforme, parce que quand un avion tombe, il faut être navigant pour comprendre et ressentir ce qu’il y a dans mon coeur…

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23 réflexions sur « Quand un avion tombe… »

  1. Quand un avion tombe, je pense à toutes ces familles brisées en un instant, et à ceux dont c’est le métier comme flying-papa votre collègue, qui doit faire un CDG-CAI en juin. Si un jour son avion tombe, que vais-je dire à son petit garçon?

    • La primeur, l’ « expertise « , le sujet à boucler avant tout le monde… Aucune idée, cela me dépasse également…

  2. entendue ce matin une jeune femme, travaillant dans une compagnie aérienne, qui hier soir à réceptionné à son guichet un couple avec plusieurs enfants qui avaient été déposés par erreur là au lieu du terminal d’où partait cet avion pour l’Egypte.
    Elle dit avoir fait une chose qu’elle ne fait jamais à savoir appeler la compagnie aérienne pour que soit retardé le départ afin que cette famille ait son avion.
    Aujourd’hui elle ne sait pas s’ils ont pu embarquer et se dit que si oui elle se le reprochera toute sa vie.
    Pas simple ce mêtier.

    • Si ça peut vous rassurer, les compagnies aérienne n’attendent pas les passagers sauf raisons financières importantes. S’il s’agit d’un groupe important de personnes, ou bien de passagers de Première classe, mais pour 3 personnes, il y a peu de chances. Le pouvoir de l’argent et l’appel du profit a certainement sauvé cette famille…

  3. Donc quand un avion tombe, nous, pauvres personnes « quinesaventpascequec’est », on a seulement le droit de s’informer via Voici et Gala et leurs couvertures racoleuses pour connaitre les dessous d’une telle catastrophe et le ressenti des professionnels… Je suis désolé, mon objectif n’est pas d’être acerbe et blessant, mais poster un texte pour dire que vous ne pouvez pas nous en parler car on est ignorants de votre souffrance… ça revient à dire « j’ai un secret, mais je ne peux pas t’en parler »… Autant se taire et ne rien dire.
    Respectueusement.

    • Rien à voir, vous m’avez lue de travers. Je demande juste aux journalistes, aux gens que je ne connais pas, de cesser de me demander des informations, ou l’étendue de ma tristesse dès qu’une telle catastrophe se produit. Ca me blesse, je ne suis pas forcément capable de parler tout de suite. Je n’ai pas forcément envie de communier avec la terre entière. Voici et Gala ne sont pas précisément des vecteurs d’informations à propos. Quant à votre commentaire, il est en effet acerbe et blessant.
      Respectueusement.

      • « Si j’ai une théorie, ça n’est pas en message privé sur ma page que j’ai envie d’en parler, et je ne me confirai pas non plus en réponse à vos questions via le formulaire de contact de ce blog. »
        « Quand un avion tombe en fait, je n’ai envie d’évoquer ce sujet qu’avec eux. Je ne tiens pas à ce qu’on vienne m’en parler, surtout si c’est juste pour faire du sensationnalisme. »
        … Je lis certainement de travers, mais étant un lecteur assidu de blogs et revues sur l’aviation, ayant un grand nombre de membres de ma famille qui exercent le métier de PNC, j’ai le droit de ne pas comprendre votre position sans que l’on m’explique que je n’ai rien compris…
        Et si vous êtes blessée par un commentaire qui n’est ni insultant, ni grossier, sur votre blog, changez de hobbie… Quand on expose ses idées au monde entier (dois-je vous rappeler le principe du web ?), on accepte la critique, on réagit, on débat… sinon on créé un blog privé destiné seulement à ses amis et contacts… Au plaisir de ne pas vous croiser dans un avion, vous m’avez l’air trop émotive pour rassurer vos passagers…
        Et si vous êtes trop triste pour parler lorsqu’un avion s’écrase à l’autre bout du monde, vous devez passer vos journées à pleurer… Je vous invite à consulter le site avherald.com qui recense en temps réel tous les incidents (et accidents) qui se produisent en avion dans le monde… ça vous donnera un sursaut lacrymal…

        • Cher Monsieur vous êtes idiot ou vous faites juste exprès ? Non parce qu’ici cest un peu le journal d’Isabelle et elle le droit de dire stop aux sollicitations des médias à sensation. Ce n’est pas elle qui va expliquer le pourquoi du comment de la catastrophe…

          • N’ayant plus les mots pour expliquer le fond de ma pensée, je reprendrai les mots de Courteline : “Passer pour un idiot aux yeux d’un imbécile est une volupté de fin gourmet…”

  4. J’ai un ami stewart, chaques fois je pense a lui, j’ai toujours peur qu’il soit dans un des avions disparus. Comme il fait pleins de destinations différentes.

    Pensées aux familles des disparus.

    J’ai appris ça se matin à la radio en allant au travail.

  5. Voilà la pudeur que l’on attends face à tel événement. Je travaille moi même dans l aviation et, à défaut d’être passionné par les tragédies comme notre « ami » Sawai qui semble avoir une malsaine facination pour l’accidentologie aérienne, je trouve détestable et particulièrement scinique de tenter d’expliquer un crash d’avion avant même d’avoir retrouvé l’épave. C’est d’abord impossible de le faire, et quiconque prétendra le contraire est un menteur payé pour étouffer une vérité, et de plus, et c’est là l’objet de cet article (si peu que l’on sache lire), c’est irrespectueux à l’endroit de ceux et celles qui souffrent ou se sentent blessés par la tragédie. Doit on vraiment vivre dans un monde où le Pékin lambda doit absolument savoir ce qu il s’est passé même si il est incapable de comprendre la différence entre un ACCARS, un PITO, un ADIDURU, un extrados, un décrochage en haute altitude, un domaine de vol et même entre un Airbus et un boeing. Moi je dis non. Le Pékin lambda est un monstre qui ne respecte plus rien tant il croit être unique au point de devoir être informé de tout en temps réel. Le Pékin lambda a une vie tellement misérable qu’il aime se faire peur en regardant la mort par écran de tv interposés et se régale de l’idée de pouvoir approcher de si près l’horreur (dans le seul et unique but de pouvoir se rassurer en se disant que finalement, ca vie n’est pas si ratée.). Le Pékin lambda est un voyeur ignorant qui ne s’imagine pas un instant qu’un crash d’avion, ce n’est pas qu’un jeu de piste à qui retrouvera le premier morceau de carlingue au milieu de la mer. Un crash d avion ce sont des gens qui partaient en vacances dans la joie de retrouver les leurs, fauchés instantanément. Ce sont des familles blessées à tout jamais. Par respect pour toutes ces personnes il serait nécessaire (et c’est la l’essence même de cet article) de commencer par respecter les morts en évitant de venir donner son avis ou gratter des informations qu’on est littéralement d’ailleurs incapable de comprendre. Puis dans un deuxième temps faire une enquête sérieuse sur plusieurs mois voir plusieurs années afin de déterminer avec exactitude ce qui a pu emmener ces gens à nous quitter aussi violemment. Et c’est ainsi que la vérité sera dite, et c’est ainsi que l’humanité retrouvera une dignité qui lui manque à présent cruellement. (Et là on ne parle que de dignité face à un crash d avion, ce qui reste somme toute rare… il y a tellement de raisons de manquer de dignité, autant que de média et de Web-voyeur comme l’ami Sawai.)

  6. Oula… Un petit monsieur bien énervé, qui ne comprends pas la pudeur que tu exprimes, ni l’indignation face aux témoignages racoleurs et au sensationnalisme, pour faire pleurer dans les chaumières…
    J’aime les personnes comme toi qui restent muets et respectent les personnes en souffrance. Je comprends parfaitement que tu expliques pourquoi tu ne veux pas déballer du sirop sur une tragédie.
    Et je ne veux que toi (et ma voisine! 😉 ) si un jour j’ose voler…
    Merci! ❤️

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