Les pires angoisses de la maman hôtesse de l’air, sont, vous vous en doutez, d’être loin de son enfant. Être loin pendant les moments clés de l’évolution de son enfant… Les premiers pas, les premiers mots, la première dent qui tombe, la première peine de coeur… On a tellement envie d’être là pour son tout petit, comme une maman normale, pouvoir le soutenir quand les choses changent ou deviennent difficile, être à l’écoute, prendre le temps qu’il faut pour ça… Rater les grandes étapes de la vie. Le premier anniversaire (et tous les suivants), la première rentrée des classes (et toutes les suivantes), les spectacles, les compétitions, Noël quand ils croient encore au Père Noël (et même après), les vacances scolaires, voilà sa plus grande angoisse…

Fatigue, décalage horaire, nuit blanche. Et oui, ce que la maman hôtesse de l’air redoute le plus, juste après le fait d’être absente quand il ne le faudrait pas, c’est son retour à la maison. Le jour du retour, il ne faut rien lui demander. Ni préparation de repas, ni course, ni sortie. Mais surtout, pas de sourire ni d’être patiente. Ça, en général, ça été tout épuisé pendant son vol. Alors oui, l’école est notre amie, comme la nounou, le conjoint compatissant. Quand maman rentre de vol, il faut que quelqu’un prenne le relais quelques heures, sinon le dragon apparaît…

Être seule avec son enfant lorsque l’on rentre de vol, c’est prendre le risque de lui crier dessus sans raison, s’il ne nous laisse pas dormir quelques heures, et culpabiliser pour ça jusqu’à la fin de nos jours. Heureusement que nous avons enfoui bien profond nos convictions d’avant nos enfants. Nous leur allumons la télévision, leur autorisons la console. Et nous leur apprenons que si l’adulte n’est pas parfait, il a droit de ne pas l’être lui aussi.

C’est déculpabilisant d’avoir une maman humaine, faillible, et imparfaite. Les enfants d’hôtesse de l’air deviennent des adultes épanouis, autonomes, et le dragon du samedi ou du dimanche, il est vite oublié…