J’ai attendu ce moment pendant des semaines, des mois. Pour un virus indésirable, j’avais perdu mes ailes et le temps m’avait semblé tellement long ! Pourtant j’avais rêvé de passer du temps chez moi, j’avais fantasmé cette vie sédentaire. Etre là pour mon fils, dormir tous les soirs dans mon lit, poser mes valises et profiter de ce que la vie m’offre. Mais non, rien à faire, je ne suis moi même que lorsque je mène cette vie à 100 à l’heure, un pays après l’autre, ne sachant plus d’où je viens ni où je pars, un pied sur chaque continent.
Mon métier à ceci de particulier que ça n’est pas seulement un emploi. Il impacte tous les aspects de ma vie. Et avec les années je ne sais plus vivre autrement. C’est donc avec impatience que j’attendais cette reprise, ce vol. Mais j’angoissais un peu aussi ! L’équipage allait il accepter le fait que je ne sois pas au top parce que je n’ai pas volé depuis longtemps ? Je partais donc en vol équipée de ma valise et de mes doutes, alors que nous étions tous dans la même galère volante…
Une fois l’uniforme enfilé, mes 21 ans de départs en vol sont revenus, les automatismes, l’organisation. Je me suis garée au même niveau de ce parking, dans la même rangée que d’habitude. J’ai rempli mon étiquette avec le numéro de vol pour mettre ma valise en soute. J’ai cherché la notice d’escale, regardé les particularités de l’hôtel. J’ai pris l’escalator et suis allée m’acheter une canette de coca Zéro, je me suis posée devant l’horloge et j’ai regardé mon Ipad professionnel pour préparer le vol tout en mettant du vernis rouge sur mes ongles.
J’ai passé la porte de la salle de briefing et me suis installée, j’ai rencontré les deux autres chefs, nous avons développé les particularités du vol. Après une visite auprès des pilotes, le reste de l’équipage nous rejoint, ils choisissent leurs postes de travail, et nous leur donnons nos objectifs pour la journée. L’ambiance est détendue mais professionnelle, nous nous dirigeons vers l’avion. Dans la navette qui nous conduit sur les pistes, nous passons nos derniers coups de téléphone à nos familles, nous finissons d’organiser notre absence.
L’avion est là, vide, calme. Lorsque je pénètre à l’intérieur, je reconnais cette odeur caractéristique, pas spécialement agréable pour les non drogués de l’aérien, de mon environnement de travail. Ça sent l’avion. Lorsque les passagers arrivent enfin, je prends le temps de regarder ma cabine, et je réalise que j’aime être là, j’aime mes collègues et mes passagers, je suis bien, je suis moi… Welcome (back) on board à moi et à tous ceux qui n’en peuvent plus de ces trop longues pauses entre deux vols! !


Je suis très heureuse pour toi 🙂 Le métier que j’aurais aimé faire… Bon, je serai quand même retraitée maintenant !!! 😉
C’est super ! J’ai cru un temps que tu avais décidé de ne plus voler. En fait non, c’était juste la suite de la convalescence. C’est tellement beau d’aimer autant son métier !
bon retour !
Contente pour toi que tu es pu reprendre les vols.
Bonne reprise ! <3
Quel chouette métier ! ça me fait rêver même si j’ai une peur bleue de l’avion ! bon retour en tout qu’a ! la première destination était plutôt chouette en plus 🙂
Yeah ! Contente de te lire… J’ai l’impression de te retrouver après une parenthèse Bons vols
bonne reprise à toi 😉
bisous