Plonger sous la glace n’a jamais été un rêve en soi pour moi. Mais j’ai souvent été fascinée par certains reportages où l’on filme un plongeur de l’autre côté de la surface, sous nos pieds. J’ai également souvent été terrorisée lors du visionnage de films où la victime est plongée vivante dans un lac gelé, et où elle ne trouve plus la sortie pour pouvoir respirer…
J’étais donc dans un état d’esprit assez ambivalent lorsque mon amoureux m’a proposé de faire cette fameuse plongée à Tignes pendant nos vacances au ski. Mais comme au cours de l’année passée j’avais pris cette folle résolution de ne jamais plus refuser une expérience sportive ou culturelle sous prétexte d’avoir peur ou de ne pas être sure d’y arriver, j’étais bien obligée d’accepter!
La veille, nous nous sommes rendus sur le lac gelé afin de faire quelques prises de vues pour le travail de photographe de mon chéri qui testait pour Panasonic le fabuleux GH5-S, appareil qui n’a besoin d’aucune lumière additionnelle même de nuit pour filmer et rendre à la perfection ce que voit l’oeil humain! Mais je m’égare. La veille donc, nous allions suivre la plongée d’une jeune femme. Je sens qu’elle a peur, elle ne parvient pas à rentrer dans l’eau sans trouver quelque chose à dire. La combinaison est mal placée, elle va glisser sur le bord du trou de glace, l’eau rentre dans son masque, elle n’arrive pas à bouger les doigts. sa terreur est presque palpable et étrangement, moi, ça me rassure. Je sais que je n’aurai pas plus peur que cette jeune femme, et ça me donne le courage pour me lancer.
Le lendemain, c’est mon tour. J’enfile la gigantesque combinaison étanche avec l’aide du moniteur de plongée qui m’explique en détails les gestes à effectuer en cas d’oreilles bouchées, en cas d’eau dans le masque, en cas de peur. Il me montre la position dans laquelle je vais plonger, car on ne plonge pas sous la glace comme on plonge dans les eaux turquoises des mers du sud. On reste vertical, ce qui est joli à voir est au dessus de notre tête.
Je suis enfin prête. Je laisse mon Lucien admiratif dans la cabane chauffée au bord du lac avec mon chéri et ses pokemons. « Amuse toi bien maman! ». Je marche dans la neige fraiche pendant quelques mètres et j’arrive au bord du trou. Je vois l’épaisseur de la glace que les plongeurs ont dû casser en arrivant ce matin pour réouvrir le trou: 15 centimètres au moins, c’est impressionnant en seulement une courte nuit! Je m’assieds comme on me le demande, j’immerge mes jambes jusqu’aux genoux et je me laisse harnacher. J’entends: « c’est bon, tu peux descendre. »
Je descends tout doucement, j’adopte la position préconisée, je respire calmement. Je suis à présent entièrement sous l’eau. Je sens que mon moniteur me tient, me guide. On m’a demandé de me laisser faire, je le fais sans réfléchir. Je deviens un objet que l’on va transporter autour de ce trou de sortie. Je suis complètement passive physiquement, et c’est sans doute pour cela que je n’éprouve aucune peur, je n’ai rien à faire à part ouvrir grand mes yeux et profiter, aussi je ne peux pas commettre d’erreur.
Tout autour de moi, l’eau est transparente, comme si je flottais dans le vide. Je n’entends que le son de ma respiration, je ne vois que les bulles qui sortent de mon détendeur et de celui de Guillermo. Je suis surprise des couleurs que je vois: un étrange dégradé de bleu, de vert, de blanc et de noir. La glace est blanche puis très vite elle devient bleue en gagnant en épaisseur. Plus nous nous éloignons de la sortie, plus elle devient épaisse, jusqu’à plus d’un mètre. Elle se teinte alors de vert, très foncé, et les bulles de ma respiration paraissent alors être constituées d’huile de moteur, noires et brillantes, elles se faufilent dans les trous de glace au dessus de ma tête.
Je peux même glisser mes mains dans ces trous formé par le gel. L’air est emprisonné dans plusieurs couches de glace, cela forme des strates visibles avec un peu d’attention. Il y a même des fissures, comme des failles géologiques. C’est sublime, je suis étrangement calme. Je n’ai pas froid, à part peut être un peu aux pieds et aux doigts, là où la combinaison est écrasée par la pression de l’eau et collée à mon corps. Je recroqueville mes doigts dans mon gant, j’ai plus chaud comme cela. Je veux pouvoir rester longtemps encore, je veux rester toute ma vie ici. C’est le plus beau spectacle auquel j’ai pu assister. Guillermo promène mon corps et me montre où regarder. Je n’ai jamais été aussi apaisée, mon cerveau se contente d’enregistrer les images et les sensations. C’est irréel un spectacle pareil, tellement loin de ce que je m’étais imaginé, tellement proche de ce que je voulais découvrir!
C’est l’heure, il me faut ressortir, sortir de mon état d’hébètement, de mon hypnotique contemplation. Je garderai les images de cette expérience hors du commun gravées au fond de moi.
Un immense merci à Olivier Lavielle pour ses photos et très vite son film au GH5-S. Ma reconnaissance éternelle à Tignes évolution 2 diving center


Nan mais génial !!!
Tu m’as trop donné envie <3
Ça donne envie et les photos sont magnifiques !!!
il est doué mon chéri!!!
Très jolies photos
Merci!
Ca donne envie mais jamais de la vie! ahahaha
Je disais pareil!!!
Je ne sais pas si ça me tenterait, mais les photos sont géniales
J’avoue, gros coup de coeur pour ces photos…
wahou c’est canon !!!! Bravo au photographe !